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le chemin de Philarmor
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8 août 2009

Un juif pour l'exemple

un_juifNous sommes en 1942 : l'Europe est à feu et à sang, la Suisse est travaillée de sombres influences. A Payerne, rurale, cossue, ville de charcutiers « confite dans la vanité et le saindoux », le chômage aiguise les rancœurs et la haine ancestrale du Juif. Autour d'un « gauleiter » local, le garagiste Fernand Ischi, sorti d'une opérette rhénane, et d'un pasteur sans paroisse, proche de la légation nazie à Berne, le pasteur Lugrin, s'organise un complot de revanchards au front bas, d'oisifs que fascine la virilité germanique. Ils veulent du sang. Une victime expiatoire. Ce sera Arthur Bloch, marchand de bestiaux.

Il en a fallut du courage à Jacques Chessex, qui avait 8 ans au moment des faits, pour faire ressurgir ce triste épisode de l'histoire de son village. Un travail de mémoire indispensable mais pas forcément au goût de la population locale, à en juger les réactions hostiles que j'ai pu glaner çà et là sur le net.
J'ai apprécié la clarté du récit, court (103 pages) mais rempli de détails. Témoignage de la bêtise et de la haine, sorte de délivrance pour l'auteur qui raconte avoir osé accoster, 30 ans après les faits, le pasteur hitlérien, instigateur de cet acte. Encore une belle illustration de courage.

pour visionner l'interview de l'auteur cliquer sur l'image    chessex

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Commentaires
P
Tout à fait Ambre mais dans le "j'aime pas", il y a déjà la place au rejet de l'autre; On ne va pas le couper en morceau pour autant car il y a des règles, des usages et la loi et on voit ce que çà donne quand il n'y a plus tout çà (Bosnie, Rwanda, Cambodge,...)et le cas raconté dans le livre se situe un peu dans une idée que c'est permis, et c'est même un acte de dévotion. Il y a la haine exacerbée qui ne peut entrainer que la haine:-*
A
oui mais ya une différence entre penser "j'aime j'aime pas" et passer à une action de cruauté<br /> On a le droit de penser tout ce que l'on veut (enfin il me semble) mais il faut avoir conscience que cela vient de SOI, que ce n'est pas la réalité de l'autre<br /> Peut être que je m'exprime mal (sûrement d'ailleurs) mais ce que j'essaie de dire c'est que tant qu'on ne donnera pas d'espace EN SOI pour ses propres émotions quelles qu'elles soient il y aura de la place pour la haine et la vengeance qui engendrent encore de la haine<br /> car si l'amour se nourrit d'amour, la haine se nourrit de haine aussi :-(
P
A ce stade, c'est le summum mais on a tous en nous cette part d'aversion, tant que l'on fonctionne dans la dualité j'aime/j'aime pas. A chacun de se libérer de ces trois poisons que sont l'attachemnt, l'ignorance et la colère, comme le rappelle Lung Ta, car le cocktail des trois peut conduire à ce type de méfait.
A
ben c'est quelque chose qui continue de dépasser mon entendement : la cruauté, la haine gratuite.<br /> Comprends pas.<br /> Comprendrais jamais.
P
Ici c'est vraiment la bêtise qui engendre cette violence gratuite : par ce crime les auteurs veulent faire un cadeau à leur idole mais s'efforcent de camoufler le corps qui est retrouvé par hasard.
le chemin de Philarmor
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