Auroville, une terre pour demain
"Auroville. A deux
pas de Pondichery, sur la côte sud de l’Inde, cette communauté
cosmopolite de 2000 habitants vient de fêter ses 40 ans.
Et de
célébrer la mémoire de ce philosophe visionnaire, Sri Aurobindo, qui
après avoir prôné l’indépendance de l’Inde, s’est retiré pendant 30 ans
dans son ashram, pour explorer la conscience et donner naissance à un
homme nouveau.
Mère, sa compagne spirituelle, prend en charge l’ashram après
son départ, et poursuit son œuvre. Elle rêve d’une cité universelle qui
réaliserait l’unité humaine.
En 1968, sur un plateau quasi-désertique, Auroville est inauguré.
Mère quitte son corps cinq ans plus tard sans avoir vu Auroville.
Mais l’impulsion est donnée. Une charte rédigée par Mère,
établit qu’Auroville appartient à toute l’humanité, et qu’elle a pour
but de bâtir l’Unité Humaine.
Mais qui sont ces aventuriers assez fous pour avoir tout quitté, afin
d’incarner, à l’autre bout du monde, la vision d’une femme qu’ils
n’avaient jamais rencontrée ?"
C'est ainsi que débute le film-documentaire de Michèle Decoust intitulé "Auroville, une terre pour demain".
40 ans après sa création, la cité subsiste toujours, contre vents et marées l'expérience se poursuit.
A l’origine, Auroville devait accueillir pas moins de 50 000 habitants. En 2008, la communauté compte pourtant seulement un peu plus de 2000 personnes (originaires de 33 pays). La société idéale devait reflétée l’égalité entre les hommes, sans distinction de classe sociale, et la notion d’argent devait être bannie, tout comme la tentation et l’ambition personnel. Il existe cependant de grandes disproportions entre les habitations, signe d’une certaine injustice.
La cohabitation entre les populations indiennes et d’origines européennes présenteraient également des problèmes culturels. Le tourisme y est devenu problématique. Plus grave : en 1995, des pratiques pédophiles sont dénoncées par la BBC. Le cas semblait être isolé mais la réputation de la ville en prend un coup.
Sans parler d’échec (la cité est un laboratoire unique), Auroville a sans doute constaté que vivre en autarcie était quasi-impossible. Saura-t-elle résister à la pression extérieure et conserver son âme originelle pour continuer son œuvre ? Ou est-ce la fin d’un rêve ?...
A voir, la bande annonce du documentaire sur le site auroville-lefilm