Les pièges du bouddhisme à éviter
1. Idéaliser le bouddhisme sans discernement
Opposant le bouddhisme à la religion de leur enfance, de nombreux disciples occidentaux abandonnent tout esprit critique sous prétexte qu’ils ont affaire à des lamas tibétains ou à des maitres zen. De nombreux scandales ont ainsi éclaté, autour notamment de questions d’argent, de sexualité et d’abus de pouvoir, qui révèlent tout autant une profonde immaturité de ces disciples que des pratiques assez douteuses de certains "maitres" renommés.
2. Se forger un bouddhisme ajusté aux besoins de son égo
Ce deuxième piège est davantage lié à la manière dont les Occidentaux "consomment" la spiritualité, ce que le lama tibétain Chogyam Trungpa appelait le "matérialisme spirituel". Au lieu de suivre la voie exigeante proposée par le Bouddha et d’abandonner ses dernières illusions, le nouvel adepte ne fera que renforcer les penchants narcissiques de sa personnalité. On rencontre cela chez certains adeptes du bouddhisme tibétain qui collectionnent les "grandes initiations" auprès des plus "grands maîtres", se donnant ainsi le sentiment illusoire d’atteindre un "haut degré d’élévation spirituelle", sans que cela ne s’incarne réellement dans leur vie quotidienne.
3. Se concentrer uniquement sur sa progression spirituelle personnelle
C'est le piège dans lequel peuvent tomber ceux qui se consacrent à la pratique de la méditation, en se détournant de plus en plus d’une véritable ouverture à autrui, faisant ainsi fi du message d’amour et de compassion qui donne un sens ultime aux enseignements du bouddhisme du Grand Véhicule.
Extrait d'une interview donnée par Frédéric Lenoir à Psychologies magazine, en décembre 1999